Nous proposons une architecture radicale, un espace d'émancipation exacerbé, où la seule contrainte serait le lever du jour, un espace s'appropriant la nuit tel un désir puissant de vie, où l'ivresse serait totale, où la foule produirait une énergie tant physique qu'énigmatique qui participerait à la composition de ses formes, ses épaisseurs et ses atmosphères. Une forme architecturale guidant et contraignant les flux pensés comme des veines nourricières. Une architecture vivante, à l'image d'une bête énigmatique.
L'Autel Synergia est un lieu de fête, une fête dénuée de marqueurs sociaux, institutionnels, traditionnels ou religieux, tout en s'appuyant sur des codes préétablis par l'inconscient collectif. La transgression festive étant contenue et plus acceptable que d'autres déviances, elle en devient un leitmotiv existant selon ses propres rituels. Ces transgressions tolérées sont permises par la foule, ses rassemblements, ses mouvements synergiques et ses débordements, laissant place à une respiration collective. C'est par cette action corporelle et ritualisée que ce géant de fer laisserait place à une forme de débordement de fluides festifs tant à l'échelle du centre-ville, dense et contraint, qu'à l'échelle des espaces de la métropole, plus poreux. 
coupe globale, cheminement du "liquide enivrant"
Le concept d'intimité est ici boulversé à travers des dispositifs de transgression
L'ensemble des dispositifs composants le projet ont été pensé aux antipodes des règles de bienséance et d'intimité. Les toilettes, par exemple, sont un lieu de récole de la "matière festive", ils sont mis sur le devant de la scène, créant des jeux de hauteurs ou de parois alternant entre dissimulation et révélation. 

Dispositif de récolte, les toilettes
Dispositif de récolte, les toilettes
Dispositif de récolte, le bol à crachats
Dispositif de récolte, le bol à crachats
Dispositif de distribution, le bar
Dispositif de distribution, le bar
Dispositif de flux énergétique, mur de son et pavé pavagen
Dispositif de flux énergétique, mur de son et pavé pavagen
Rennes, une métropole festive
En effet, sa vie nocturne et son ambiance festive font trembler les rues du centre ville, dont la très connue et mythique «Rue de la Soif», belle de jour et reine la nuit.
Or, on assiste depuis maintenant quelques années à une aseptisation du centre ville ainsi qu’à une muséification de ce dernier. Il est de coutume de nettoyer et ranger. La volonté de contraindre, d’opprimer ou de faire disparaître la fête, dans sa nature intangible et spontanée, ne fera qu'accentuer son rugissement au cœur de la ville.

carte de Rennes, une ville envahit de "matière festive"

axonométrie surréaliste, Autel Synergia

La matière festive
La fête (nf) est dans son essence même un moment éphémère, c’est un ensemble de réjouissances collectives destinées à commémorer périodiquement un évènement. Ainsi, les potentielles traces qu’elle pourrait laisser en sont précaires de par leur caractère momentané.
La matière festive (nf) se crée durant la célébration à travers différents médiums tels que le corps, les déchets constituant les éléments fondamentaux de la fête ou encore une trace énigmatique constituant un discours, un souvenir, une mémoire.

Coupe perspective, prolongement extérieur "danse endiablée"

Plan Rez-de-chaussée
Plan Rez-de-chaussée
Plan R+1
Plan R+1
Plan R+2
Plan R+2
Plan R+4
Plan R+4
Ode à la matière festive
Ô matière
Festile Festive,
Ô maudite matière,
Toi qui effleure mes boyaux, tu me colle à la peau,
Sans que jamais je ne puisse te saisir.
Laisses moi t'irriguer jusque dans mes profondes entrailles,
Qui n'attendent que de te brasser, te broyer et t'ébranler.

Ô maudite matière
Tu ne cherches qu'à t'extirper, t'échapper
Tu me glisse entre les veines
M'enivre jusqu'à l'aube,
Jusqu'à m’en donner la nausée

Lorsque les pas de danse s’affolent et que les corps tremblent,
Tu exhales, j’attends alors l’exalte, frémissant d’impatience.
T'aspirer, je me languis,
Te réduire en liquide purulent, je vais.

Ô maudite matière,
Lorsque l’eau se mélangera à la boue,
J’en serai venu à bout,
Pour enfin te vomir et te faire rugir à la lisière de la ville, au petit matin.
Coupe perspective, concerts et spectacles
Coupe perspective, concerts et spectacles
Coupe perspective, danse et substances
Coupe perspective, danse et substances
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